Quelques semaines après ma découverte des flûtes natives amérindiennes, je m’installais dans une maison d’artisans de la vallée, la Venadita.
Petite colocation de créateurs, c’était une maison simple à flanc de montagne, sans chauffage, sans isolation, avec de vieilles tôles en guise de toit. Malgré le peu de commodité, nous disposions d’un lieu de création inspirant, dans lequel chacun avait son espace de création, de recherche et d’invention. Nous y vivions à trois, Paulo se dédiait à la création d’instruments rythmiques cérémoniaux, les Sonajas, et Rosa quant à elle créait des bijoux et boucles d’oreilles en perles inspirés de la tradition des peuples Nord-amérindiens. Nous passions beaucoup de temps ensemble, la Venadita nous procurant une base, terreau fertile depuis lequel nos arts pouvaient se développer et grandir.
A l’époque, outillé d’une petite Dremel, d’une scie et d’une hache, je construisais mes premières flûtes natives et Silbatonariz. Fort de son expérience en création d’instruments sacrés, Paulo me conseillait, écoutant et ajustant mes flûtes pour en tirer le meilleur son possible.
Ce cycle de 4 saisons dans cette vallée Andine clôturait un voyage de trois ans en stop à travers le monde, me laissant entrevoir un potentiel chemin de création, aujourd’hui appelé Kalúze.